Être capable de composer avec ses émotions et de les vivre de manière fluide au lieu de les réprimer, c’est ce qu’on appelle l’agilité émotionnelle.

Et les chevaux sont des experts en la matière : leurs émotions ne sont considérées ni plus ni moins que comme des informations. Cela leur permet d’agir pour répondre à leurs besoins selon les évènements et selon leur environnement.
Leur agilité émotionnelle leur permet d’agir au lieu de réagir.

En s’inspirant de l’habilité émotionnelle naturelle des chevaux, l’homme apprend que son agilité, bien plus que son intelligence émotionnelle, lui permettra de mieux gérer ses émotions. Celles-ci sont porteuses d’informations qui invitent à déclencher certaines actions.
Le corps nous les communique via des réactions biochimiques qui créent des sensations, sensations suscitant des émotions, et chaque émotion délivrant une information particulière et distincte.

Tout commence par l’art de reconnaitre ses émotions, puis de les transformer en actions. Quatre phases développées par Linda Kohanov dans Riding between the worlds:

« Je ressens et interprète l’émotion  »
Cette 1ère phase est celle où l’on s’arrête pour repérer l’émotion : de quelle émotion s’agit– il ? A quelle intensité est–ce que je la ressens ? Par exemple pour la peur : ai-je un peu la chair de poule ou suis-je pétrifié ?

« J’interroge l’information derrière cette émotion »
Cette 2ème phase nous mène à nous poser des questions liées à l’émotion. Dans le cas de la peur : quel est le danger ? Que dois-je faire pour me mettre en sécurité ?

« J’agis  »
Lors de la 3ème phase il faut agir selon la réponse obtenue lors de la phase 2. S’il y a danger parce que je me suis trop approchée d’un cheval nerveux, alors je recule de quelques pas.

« La situation est résolue, je retourne brouter = je me détends et je retourne à mes activités »
Cette 4ème et dernière phase m’indique que la situation est clarifiée, que je peux me détendre et poursuivre mes activités. Je me suis éloigné du cheval, la peur est dissipée et je peux reprendre mes activités avec plus de calme qu’avant. La sensation physique de peur a disparu ou considérablement baissé.

L’agilité émotionnelle est cette capacité à comprendre nos états émotionnels, surtout les plus « négatifs », pour en sortir plus rapidement, à en tirer parti, et aller de l’avant. Ces 4 phases sont autant d’étapes pour apprendre à éviter également l’intensification des émotions de base, et à faire en sorte que la peur ne se transforme pas en rage ou en panique.

Autre exemple du quotidien : je suis frustrée par une situation. 1. Je ressens la frustration, j’en prends conscience. 2. Je me demande qu’est-ce qui me bloque ? Comment puis-je agir différemment ? Et à qui puis-je demander de l’aide ? 3. J’agis en conséquence. Et enfin 4, je retourne brouter, c’est-à-dire que je retourne à un état physique et émotionnel neutre.

Les personnes agiles émotionnellement arrivent mieux que les autres à prendre les virages de la vie et à venir à bout de ses nombreux détours. Plus sereins et maîtres de leurs émotions, leur capacité d’adaptation aux changements les aide à atteindre les buts qu’elles se fixent. Cette agilité se travaille, et chacun peut l’acquérir.

Eva Reifler
Fondatrice de visionpure, organisme de formation professionnelle et de développement personnel guidé par le cheval, Life Coach Martha Beck, Instructrice avancée Eponaquest

Sources : le concept d’agilité émotionnelle a été développé par Linda Kohanov. Celui des messages derrière les émotions par Karla McLaren.